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Bois perdus

 

On les a comme effeuillés. Chaque peau, avant d’avoir été retirée telle une mue par la gouge, a dévoilé une couleur. Impossible à tout jamais de rééditer. Ne se maintient que ce que l’on pourrait nommer les lignes de force, fragiles, dans la matière évidée. En plongeant, comme à travers les couches d’un palimpseste, l’on a perdu le bois originel qui a délivré au papier sa puissance plastique.

Arêtes, squelettes, contenant encore le noir du dernier passage sous presse, chant du cygne. Ombre et lumière en pleine dualité. Ici, les vides surjouent. Des pleins, saillants, mais esseulés, subsistent, essences poétiques, témoignant délicatement du ça a été.

Texte de Blandine Devers

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